Article à retrouver sur le site de Lallab Magazine

Au moment délicat de la transition entre l’adolescence et l’âge adulte, j’ai eu un moment de remise en question et de mal-être. Je me sentais un peu perdue dans mon identité. J’étais comme déchirée entre deux univers qui semblaient ne jamais vouloir se rejoindre. J’avais d’une part mon quotidien de jeune fille musulmane, élevée dans une famille très pratiquante et spirituelle et de l’autre, ma vie d’étudiante en histoire de l’art. En dehors de mon cercle familial, je ne côtoyais aucun musulman. Pas par choix, uniquement parce que je n’en avais pas autour de moi au lycée ou à la fac. Mon identité musulmane relevait donc uniquement du domaine du domestique et du cercle familial, elle ne rejoignait pas mon identité “politique”. J’utilise le terme politique non pas pour sa notion d’engagement, mais plutôt pour son étymologie grecque : la polis, la cité, soit l’identité que l’on projette dans la société.